Discours d’Andreas Kutsche, membre du comité d’entreprise, ver.di Berlin-Brandenburg, BSW Brandenburg an der Havel, lors de la conférence européenne du 2 novembre 2024

Chers amis de la paix,

Je me réjouis de pouvoir vous adresser un message de salutations du Brandebourg. Depuis janvier 2024, je suis membre de la très jeune formation politique BSW (le parti de Sahra Wagenknecht), vice-président régional, conseiller municipal, et, depuis octobre de cette année, membre du parlement du Brandebourg.

Le BSW est né d’une rupture avec le parti Die Linke, notamment en raison de nos positions sur la guerre en Ukraine. Die Linke s’est soumis à la politique de guerre du gouvernement Scholz. Il n’est pas exagéré de dire que le BSW est aujourd’hui la seule force politique en Allemagne qui s’oppose de façon conséquente à cette politique belliciste au sein du Parlement et qui a aussi mobilisé pour des manifestations de masse. Nous demandons un arrêt immédiat des livraisons d’armes, un cessez-le-feu et l’ouverture de négociations. De même, nous rejetons le soutien du gouvernement aux livraisons d’armes au régime de Netanyahou, par lesquelles le gouvernement se rend complice de la guerre génocidaire contre les Palestiniens – nous avons déposé une motion en ce sens au Bundestag.

Cette conférence montre combien il est difficile de changer les choses par la voie parlementaire. Nous avons besoin d’une résistance extra-parlementaire beaucoup plus forte contre cette frénésie guerrière. La majorité de la population en RFA rejette cette politique de guerre, mais les autres partis continuent d’augmenter les livraisons d’armes, que ce soit à Zelensky ou à Israël.

Le BSW s’est fait la voix de cette majorité de la population, ce qui s’est manifesté dans les élections et notre grand succès électoral.

Les gros titres portent sur les discussions actuelles concernant les négociations de coalition en Saxe, en Thuringe et dans le Brandebourg. Pour le Brandebourg, un bon compromis a été trouvé du point de vue du BSW, compromis qui semble impossible en Thuringe. Bien que le stationnement de missiles intermédiaires et hypersoniques ne soit pas rejeté comme le BSW l’exige, mais seulement examiné de manière critique, c’est tout de même une petite avancée, inscrite dans le document de cadrage des discussions entre le SPD et le BSW dans le Brandebourg, bien que cela soit fortement critiqué par la presse et certains cercles du SPD.

Nous continuerons de lutter pour que la démocratie, la volonté majoritaire du peuple, soit respectée. Nous resterons un pilier de la résistance contre le déploiement des missiles intermédiaires américains, ainsi que contre la militarisation de tous les secteurs de la société, par exemple avec la transformation des hôpitaux – je suis représentant syndical dans un centre hospitalier universitaire – pour les rendre « aptes à la guerre ».

J’insiste: une prise de position claire a été faite sur les livraisons d’armes supplémentaires, à savoir qu’elles ne mettront pas fin au conflit. Le fait que cette position soit incluse dans le document de cadrage est déjà encourageant pour la capacité du BSW à déplacer le débat politique. La presse, notamment le Spiegel, titre à ce sujet : « Le SPD s’agenouille devant Wagenknecht – et se soumet à Poutine. »

Il reste à voir si le SPD dans le Brandebourg résistera à cette pression, alimentée par le gouvernement et la CDU et amplifiée par presque tous les médias.

Personnellement, je trouve que ce compromis constitue encore une trop grande concession de la part du BSW. Jusqu’à présent, aucune déclaration n’a été faite quant à la remise en question de l’expansion de la base de la Bundeswehr à Holzdorf, qui deviendrait le plus grand site de l’armée de l’air dans l’est de l’Allemagne. Cette base sert également à la préparation d’une guerre contre la Russie. Cependant, nous devons d’abord attendre les résultats des négociations pour évaluer si la participation au gouvernement est réellement judicieuse et s’il y a vraiment un changement dans la politique du Brandebourg.

On peut constater qu’il semble actuellement impossible d’obtenir davantage au niveau parlementaire. C’est pourquoi il est essentiel que nous fassions entendre la volonté majoritaire et mobilisions une force de résistance par des activités comme la conférence européenne d’aujourd’hui – contre la guerre, contre la guerre sociale – afin de faire pression sur les gouvernements en Europe.

Merci beaucoup.

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