Chers camarades,
Ca a été dit, je suis syndicaliste, et même si je n’interviens pas au titre de mon mandat syndical, je crois que la question des responsabilités des organisations syndicales face à la guerre, à notre discussion est une question politique majeure. Qui concerne les syndicats au premier chef. Car ceux qui cherche l’union nationale sur la guerre, cherchent cette union nationale aussi sur ses conséquences pour les travailleurs.
Depuis des mois, à de rares exceptions les directions des principales organisations syndicales n’organisent pas la résistance dont nous avons besoin. C’est valable en Europe, ça l’est en France même si ça prend des formes différentes sur la guerre en Ukraine et sur la Palestine.
Au printemps, toutes les principales confédérations ont lancé un appel à manifester sur l’Ukraine. Mais une manifestation en soutien à Zelensky, pour réclamer des livraisons d’armes supplémentaires ! Qu’on se rassure sur un point, cette politique est loin de susciter le déplacement de foules de travailleurs, l’initaitive, malgré la participation d ‘organisations qui représentent des centaines de milliers d’adhérents, n’a rassemblé que 200 participants…
Sur la Palestine, il y a eu recherche de collaboration, en manifestant soit disant contre l’antisémitisime, en plein génocide, dans une manifestation instrumentalisant l’antisémitisme pour couvrir les exactions de Netanyahou, aux côtés de l’extrême droite ! la ficelle a été trop grosse : la CGT a refusé d’y participer. Et plus globalement, il y a ces dirigeants qui se taisent, ou qui font des communiqués de façades mais n’organisent pas dans les faits la résistance, les manifestations.
Alors que manifestations il y a, même dans des conditions difficiles, malgré la propagande, malgré les obstacles, en particulier dans la jeunesse, aux côtés de LFI, dont la position constante contre le génocide qui a constitué pour nous un point d’appui majeur pour les milliers de militants ouvriers qui veulent résister.
Il y a un autre aspect pour nous français qui est important. La France est un pays colonisateur ! Qui continue d’opprimer les peuples qui résistent en Martinique aujourd’hui comme en nouvelle calédonie. Cela n’a pas pris la forme de la guerre ouverte mais quand même : 12 morts en nouvelle calédonie ! Dans une lutte de résistance contre la politique d’intensification de la colonisation, pour nier toute possibilité pour le peuple kanak d’exercer son droit a l’autodétermination. Ils ont déporté à plus de 10 000 kilomètres de chez eux des militants indépendantistes kanaks, les privant du contact avec leur famille, les isolant de la mobilisation en cours. Alors avec d’autres militants ouvriers français, nous avons pris une initiative, au niveau du comité international contre la répression, pour la relaxe immédiate de tous les prisonniers politiques. Car nous devons garder en tête la fameuse maxime : l’ennemi est dans notre propre pays. Ceux qui oppriment les kanaks sont ceux qui font la guerre aux travailleurs ici !
Cette pression qui s’exerce sur nos organisations syndicales, et relayée par leurs dirigeants, pèse évidemment au sein même des organisations. Cette logique mortifère, elle conduit à accepter les attaques. Comment combattre contre le fait qu’on nous fasse les poches pour livrer des armes, si on accepte le principe même de l’escalade des budgets militaires, en lieu et place de répondre aux besoins de la population ? Barnier annonce un plan de guerre sociale : 60 milliards ! Mais dans le même temps des milliards supplémentaires peuvent être débloqués sans problèmes, et une rallonge vient encore d’être accordée par Macron à Zelensky !
Mais je crois que c’est précisément ce à quoi notre discussion doit aider. Conforter tous ceux qui déjà, sans attendre résistent et cherchent à mobiliser contre la guerre, faire le lien avec la guerre sociale qui nous est menée. Aider par le lien entre nous, par la discussion entre nous, à faire sauter la chappe de plomb qui pèse sur nous. A faire sauter cette chappe de plomb avec un objectif : aider à la mobilisation des travailleurs et des peuples, qui seules seront en capacité d’empêcher la guerre et les massacres !