Discours de Mugurel Popescu, Président de la Fédération syndicale Hermes, Bukarest, Roumanie, lors de la Conférence européenne du 2 novembre 2024

Mugurel Popescu, président de la fédération syndicale Hermes – Roumanie

La Roumanie est un pays sans indépendance ni souveraineté, attributs d’un État de droits qui ont été progressivement cédés à des puissances étrangères depuis son adhésion à l’Otan et à l’Union européenne.

La subordination des forces armées roumaines à la direction militaire de l’Otan fait actuellement l’objet d’un débat public. Ce projet est rejeté par les représentants de la société civile au moyen d’arguments constitutionnels qui stipulent clairement que le rôle de l’armée est de défendre l’État et non de participer aux attaques militaires d’autres États. Ce conflit entre les intérêts militaires et les intérêts de la société civile est évident et connu.

Cependant, la manipulation constante de la presse et de la télévision a conduit à la division des citoyens en deux camps, un pour chaque camp du conflit en Ukraine. Et le mot qui dérange les deux camps en Roumanie est celui de la paix.

C’est la raison pour laquelle les manifestations contre la guerre organisées dans la capitale du pays, Bucarest, manquent de force numérique et d’effets notables.

Malheureusement, nous constatons que même dans les pays où des milliers ou des dizaines de milliers de citoyens participent aux manifestations, ils ne parviennent pas à freiner ou à arrêter les gouvernements dans leur mission d’alimenter la guerre en Ukraine avec des armes et des munitions, pour permettre son escalade dans un avenir proche.

En analysant avec préoccupation l’évolution de la situation internationale, présentée par le Comité International de Liaison Européenne, par les articles publiés dans Informations ouvrières, par les organisations ouvrières ou militantes contre la guerre, nous arrivons à la conclusion claire que la guerre est voulue et entretenue par des forces politiques subordonnées à ceux qui produisent et commercialisent les armes de mort.

Ce sont eux qui, partout dans le monde, interdisent le premier et le plus fondamental des droits de l’homme : le droit à la vie.

Bien sûr, chacun est effrayé de voir son pays impliqué dans un conflit militaire. Cette peur se cache derrière la fausse impression que cela ne peut pas lui arriver, à lui et à son pays. Rien n’est plus faux que de penser de cette façon.

Nous voyons tous que nous sommes en train d’assister à la phase finale de l’existence du capitalisme qui a besoin d’une expansion continue pour survivre, pour conquérir de nouveaux territoires, de nouvelles nations et de nouvelles ressources naturelles. Pour cela, il utilise toutes les forces et tous les moyens à sa disposition.

Les représentants et les partisans de la cause de la classe ouvrière dans le monde entier ont le devoir de s’opposer à la guerre, où qu’elle se déroule, d’interdire la perte de vies humaines, l’effusion de sang.

La Roumanie est déjà assaillie par des troupes d’occupation venues d’autres pays, comment appeler autrement ces soldats qui sont sur notre territoire en temps de paix ? On nous dit que ces soldats défendront la Roumanie.

Nous répondons à cette justification stupide en déclarant et en demandant aux politiciens que nous ne voulons pas être attaqués, que nous ne sommes en aucun cas intéressés par ces défenses fictives et inefficaces. Nous voulons que la politique roumaine revienne aux standards internationaux qu’elle avait avant le renversement du régime précédent : nous voulons la paix et l’amitié avec tous les pays et tous les peuples.

Malheureusement, il n’existe pas d’option politique de gauche en Roumanie, seule forme honnête de représentation de la classe ouvrière au niveau de la prise de décision. Nos gouverneurs pensent différemment, ils ne nous représentent pas, ils ne décident pas en notre nom, ils ont des intérêts différents.

La plus grande base militaire d’Europe est en construction près de la mer Noire et des frontières de la Fédération de Russie. Je parle d’une ville militaire qui pourra accueillir 10 000 soldats, sans compter les membres de leurs familles.

Nous sommes préoccupés par ces préparatifs d’escalade des opérations militaires dans cette région et nous comprenons que ce n’est qu’une question de temps avant que la Roumanie ne fasse partie de cette guerre qui n’aura aucun vainqueur.

L’histoire nous montre que c’est la classe ouvrière qui a supporté le coût des armements, qui a vu des hommes sur les champs de bataille, qui a subi la tragédie des familles déchirées ou complètement détruites.

Il faut arrêter cette folie !

Il faut arrêter le massacre qui continue à Gaza sous le feu de l’armée israélienne et la coordination du criminel Netanyahu.

Que voulons-nous exactement ?

Nous disons :

  • NON au capitalisme.
  • NON au militarisme.
  • NON à l’Otan.
  • NON à l’Union européenne qui veut devenir un État européen militarisé.
  • OUI à la paix.
  • OUI au cessez-le-feu en Ukraine.
  • OUI à la libération de la Palestine et à la récupération des territoires arabes occupés.

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